Être en contrôle, garder le contrôle, contrôler. Le genre de verbe que j’entends souvent en thérapie, mais également dans la vie au quotidien. Comme si chacun s’accrochait à l’illusion de pouvoir sur la vie. Bien évidemment, nous avons généralement le pouvoir de nous contrôler et de fonctionner dans la société, mais nous avons tendance à aller plus loin en essayant parfois de contrôler l’autre, la vie, les évènements. Et là, ça peut devenir un problème. Bienvenue l’anxiété.
Parfois, garder le contrôle, c’est se battre à rester en terrain connu au détriment d’expériences pouvant être agréables, voire enrichissantes. On peut rester dans une routine qui ne nous convient pas par peur de l’inconnu. Je le dis souvent, «l’inconfort devient confortable», parce qu’il est une zone connue et sécuritaire. Métro-dodo-boulot-texto. On sait à quoi s’attendre et on s’y est adapté.
C’est en perdant cette structure du jour au lendemain que j’ai pu constater le peu de contrôle que nous avons sur les choses. En fait, notre vrai pouvoir, notre «contrôle», se trouve dans la manière que nous avons de réagir aux aléas de la vie plutôt que dans la vie elle-même. La réalité est que nous ne possédons pas de pouvoir sur tout ce qui nous entoure, encore moins sur les autres.
D’ailleurs pourquoi tant de personnes espèrent changer l’autre? Il est déjà ardu de changer soi-même! Probablement pour se sécuriser, peindre un monde selon son propre idéal. Je pense que dans un couple on peut nommer ses besoins et ses attentes, mais l’autre fera le choix ou non d’y répondre, peu importe l’effort qu’on y mettra. Même chose pour la fidélité. On peut lire tous les textos, les courriels de son partenaire, on peut l’empêcher de sortir dehors après 20h, mais le fait est que s’il est pour sauter la clôture, il le fera en grimpant bien vite dès qu’on aura le dos tourné si c’est ce qu’il veut vraiment. En gros, ce qui est pour arriver va arriver même si on s’active l’anxiété.
La perte de contrôle peut parfois être très positive. Elle nous fait vivre des évènements qui nous amènent à nous redéfinir et à nous dépasser. Par exemple, une perte d’emploi peut nous pousser à choisir une voie qui est plus sinueuse, mais qui pourrait nous rendre plus heureux à long terme. Une rupture peut nous déstabiliser, mais parfois, elle nous pousse à nous redéfinir et à prendre soin de soi. Bien sûr, il y a des limites au bouleversement et trop de changement peut être difficile à gérer. L’humain tend à l’équilibre. Mon point ici est que nous devons nous poser la question «sur quoi ai-je du pouvoir et sur quoi je n’en ai pas», puis poser les actions en conséquence. Je peux être aimable avec les autres, mais je ne peux pas contrôler le fait que tout le monde m’aimera; je peux communiquer des choses à mon partenaire, mais je ne peux pas le forcer à agir en conséquence; je peux faire bien mon travail, mais je ne peux pas empêcher qu’une erreur puisse arriver. On peut influencer les choses en général, mais la vie est remplie de bonne et de moins bonnes surprises sur lesquelles on ne peut pas avoir de pouvoir. C’est aussi ce qui la rend intéressante.
Ce qui m’amène à la nécessité de savoir lâcher prise. C’est un terme à la mode, mais en vrai qu’est-ce que ça veut dire?
Lâcher prise c’est être conscient de son pouvoir individuel et d’agir en ce sens plutôt que de brûler son énergie sur des choses pour lesquelles on n’a pas le pouvoir. C’est mettre ses efforts au bon endroit et s’éviter de la souffrance. Je sais que ce n’est pas facile, mais voici quelques conseils pour y arriver:
Les clés pour lâcher prise
Par Valérie Leblanc - 1 août 2018
Dans une société où la performance est partout, comment accepter et affirmer que, de temps à autre, nous avons besoin...
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