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Votre enfant a commencé à faire des crises?
Votre enfant a commencé à faire des crises? Vous êtes déstabilisé et ne savez pas comment arriver à intervenir? La bonne nouvelle est que votre enfant suit son développement normal. Plusieurs parents se sentiront dépassés, irrités et voudront agir adéquatement pour que la situation se règle rapidement. Souvenez-vous d’une chose, vous êtes les guides de vos enfants et vous avez vous-mêmes eu des guides. Votre façon de gérer votre propre colère est fort probablement teintée des modèles que vous avez eus.
La première des choses – et la plus importante -, la colère est une émotion normale et parfaitement saine. Elle n’est ni négative ou violente. Il faut savoir que les enfants aussi vivent de la colère. Bien que ce soit pour des petits riens, il n’en demeure pas moins que sa démonstration par vos tout-petits peut être explosive et dérangeante. Le fameux «terrible two» arrive en même temps que le désir d’affirmation de soi chez les enfants et cela s’étend jusqu’à environ l’âge de cinq ans. Une des raisons est qu’ils veulent une certaine forme d’indépendance et d’autonomie. C’est à ce moment qu’on commence à entendre des : «C’est moi qui fais!», «J’veux pas ça!» et «J’veux ça». Une belle façon d’atténuer une crise est d’utiliser des faux-choix. Par exemple, si on sait que le simple fait de s’habiller le matin est propice à une crise, offrez des options à votre enfant; demandez-lui s’il veut mettre son pantalon noir ou son pantalon rouge. Il va avoir une illusion de contrôle alors qu’au final, tout ce que vous vouliez est qu’il s’habille.
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La plupart du temps, les enfants de ces âges extériorisent leur colère de façon négative. Ils frappent, crient, crachent ou font le «bacon». La raison est fort simple, c’est qu’ils ne sont pas en mesure d’utiliser des mots pour l’exprimer. Ils ne comprennent pas ce qu’ils vivent, mais savent qu’ils ne se sentent pas bien. C’est à ce moment que votre vous devez mettre votre chapeau d’éducateur. Il faut éviter de tomber dans l’émotion lorsque vous intervenez avec votre enfant, même s’il aiguise votre patience et que vous auriez aussi envie de faire le «bacon» vous-même. L’enfant est en apprentissage et il a besoin d’un modèle. La façon dont vous réagissez face aux crises de colère sera déterminante dans leur apprentissage. Il faut d’ailleurs être conséquent; si votre enfant crie, cela n’aura pas de sens de crier plus fort que lui pour lui demander d’arrête. Adoptez donc le comportement que souhaitez lui apprendre.
Un autre élément à comprendre est que lorsque l’enfant fait une crise, il est dans la colère dite «défoulée». Ce type de colère ne sert pas à grand-chose si ce n’est que s’épuiser. La situation ne se règle pas, donc se reproduira. La colère à enseigner à votre enfant est la colère «encadrée». On y arrive en nommant l’émotion vécue par l’enfant lors d’une situation problématique. Par exemple : «Je comprends que tu es fâché parce que j’ai fermé la télé, mais tu dois aller t’habiller. S’il reste du temps par la suite, je vais la rallumer». Attention, ce n’est pas magique et ça ne se règlera pas du jour au lendemain. Patience et constance, faites-vous en une devise!
Apprenez à observer les signes précurseurs de la colère de votre enfant, il sera plus facile d’intervenir rapidement. Les enfants sont de petites éponges et vous imitent. Lorsque vous sentez que votre propre colère est imminente, nommez-la. Vous pouvez dire à votre enfant : «Je suis fâché parce que tu n’as pas encore ramassé tes jouets, je vais aller me calmer et revenir par la suite». Plusieurs utilisent un coin détente pour les retraits. C’est une excellente idée et utilisez-le aussi pour inciter votre enfant à y aller lorsqu’il sent la colère monter. Une minute par année d’âge de l’enfant peut être une bonne idée, mais la minute doit commencer lorsqu’il s’est calmé. Dans le lieu choisi, ajoutez des crayons, du papier, des balles de stress, etc. Ces petits articles aideront l’enfant à se calmer. Un objet également intéressant à y ajouter est un jouet pour faire des bulles. En l’utilisant, l’enfant sera plus calme, car cela l’incitera à prendre de grandes respirations. Certains utilisent un gros coussin pour frapper dedans.
Une fois que l’enfant s’est calmé, vous pouvez discuter, parce que lorsqu’il est en crise il ne sert à rien d’argumenter, il n’entend pas. Évitez d’aller dans la même émotion que lui. Souvent, rester calme suffit à désamorcer une situation. Une fois qu’il a compris, enseignez-lui l’importance de réparer son geste. Encore une fois, il faut être conséquent. Amenez-le à trouver un geste réparateur en lien avec la faute commise. S’il a poussé sa sœur, il pourrait aller s’excuser et lui faire un câlin. L’éducateur en vous doit souligner les réussites et les comportements sains. Votre petit apprend présentement à différencier le bien du mal alors quand il fait quelque chose de bien, on renforce!
Truc à garder en tête, l’enfant va essayer de trouver votre faille. Il va la plupart du temps y parvenir et l’utiliser. Il commence à connaître vos limites et c’est à vous de les mettre claires. Il ne suffit d’une fois pour flancher et devoir tout recommencer. Si ça a fonctionné une fois, pourquoi là, ce serait différent? Ça je peux avec papa, mais pas avec maman, se dira-t-il. De là l’importance de ne JAMAIS discréditer l’autre parent devant l’enfant, même si vous n’êtes pas toujours en accord avec la façon d’intervenir de l’autre, il est beaucoup plus sage d’en discuter seul à seul par la suite. Que vous soyez en couple ou séparés, l’éducation des enfants devrait être un travail d’équipe