Le club des mères de fils à Papa

Cette relation fusionnelle père-fils, aussi belle et touchante soit-elle, vient forcément avec un pincement à mon cœur de Maman… Zack, 5 ans, est un garçon à Papa depuis le jour 1 et en toute transparence, je commence à peine à m’y faire…

En partant je plaide coupable, je suis une Maman très émotive, sans doute certifiée hypersensible professionnelle sans le diplôme, vous voyez le genre? Vous vous doutez donc que je ne suis pas la meilleure pour encaisser un refus de consoler mon fils, un revers à prendre part à une construction de Lego, une indifférence au moment de le border et la liste de «c’est pas toi, c’est Papa!» est longue. C’est l’effet cœur en miettes presqu’à tout coup, puis rapidement vient le sentiment d’être la plus inutile et impuissante des mères… non mais à quoi je sers honnêtement si je ne suis pas «autorisée» à placer un pansement sur le bobo de mon fils?

Mon chum se fait réclamer constamment, il vous dirait sans doute que parfois, c’est accaparant et demandant d’être si sollicité, et moi, qui le suis si rarement, j’en prendrais plus, question d’honorer la définition de tâches d’une Maman.

Qu’on me comprenne bien, je ne souhaite pas amoindrir leur complicité et je ne me sens pas non plus en compétition avec mon chum, je suis loin en arrière dans la course de toute façon. Bien naïvement j’ai cru à une phase… J’ai trouvé ça charmant au début, même inoffensif, pour ensuite trouver ça menaçant, frustrant puis blessant. Mon chum a établi une longue avance dans la proximité avec mon fils, une avance qu’il n’a jamais perdue avec les années.

Je sais bien que de l’attention et des démonstrations affectives, on ne peut ni forcer ni exiger ça d’un enfant, j’ai déjà essayé et la claque n’a été que plus grande. On se rappelle que dans le contrat d’une famille, l’amour d’un parent est inconditionnel. Je connais la théorie. La pratique cependant, c’est une autre paire de manches, le défi est de l’accepter sereinement. Après le très connu RCR, je vise le RAA : le Respire, Accepte, Apprécie. Ou juste un A pour Aime-le aurait fait l’affaire.

Alors laissez-moi vous dire que lorsqu’un câlin se présente, un «je t’aime», un «Maman, est-ce que ça te tente de jouer?», je suis là, je réponds présente et j’apprécie au centuple, c’est une denrée rare, de l’or en barre! Mon chum a récemment déserté la maison pour un voyage et des formations, j’ai ainsi pu faire le plein de temps de qualité avec mes enfants. Je n’étais pas figurante, j’avais le premier rôle! J’ai échangé et me suis collée comme jamais avec Zack, à un point tel qu’on dirait que j’ai redécouvert mon fils, j’ai eu accès à lui comme ce que mon chum réussit à avoir si facilement, et c’était un véritable cadeau! Je ne pensais pas aimer autant l’idée du voyage de golf et les heures supplémentaires de l’homme! Vivement les précieux moments avec mon garçon à Papa préféré pour remplir la banque à souvenirs et me réconcilier avec mon rôle de bonne 2^e.

À toutes les Mamans de fils à Papa, bienvenue dans le club!

Rédaction : Julie Desjardins
Mise à jour : 5 février 2018

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