«Les gens ont dû se battre contre les pandémies
Décimés par millions par d’atroces maladies
Puis les autres sont morts par la soif ou la faim
Comme tombent les mouches jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien…
Plus rien…
Plus rien…»
Une toune des Cowboys Fringants se joue inlassablement dans ma tête.
Une toune que j’aimais fredonner il y a 16 ans.
Une chanson plus vieille que mes enfants, plus vieille que ma vie de maman constamment inquiète.
Avant aujourd’hui, je n’avais connu qu’une fois cette impression d’une vie qui s’arrête.
C’était sous le verglas de 1998.
Le verglas ne fera sans doute plus jamais autant de dégâts.
Mais les pandémies, oui.
Même les Cowboys l’avaient vu venir.
La terre tourne autour du soleil. Le monde tourne autour de l’argent.
Lequel de ces deux mouvements allait s’éteindre en premier?
La force de Covid-19 n’a rien à voir avec les 100 québécois qu’il a rendu malades. La force de Covid est d’avoir réussi à ralentir toute une population.
Est-ce inquiétant ou rassurant?
Inquiétant de constater à quelle rapidité un virus peut faire le tour du monde en 2020.
Rassurant de réaliser que l’univers peut se calmer, qu’un pays sait revoir ses priorités pour prendre soin de son monde.
Pensons seulement aux fameux 180 jours d’école! Jusqu’à maintenant, ni la neige ni le verglas ne pouvait chiper un seul jour d’enseignement à nos cocos. Quitte à leur voler tous leurs précieux congés de fin d’année, d’avant examen, alors qu’ils sont épuisés. Quitte à les faire rentrer le 25 juin. Le chiffre 180 avait préséance sur le bon sens. Et aujourd’hui, dans l’un des milliers d’articles qui affirment une chose et son contraire, j’ai lu que, dans le pire des scénarios, les enfants retourneraient à l’école en décembre 2020. « Ben voyons donc » que je me suis dit. « C’est pas possible, ils vont perdre tous leur acquis! » Et ensuite, j’ai relativisé. Je ne pense pas! Et quand bien même il les perdraient! Des acquis contre la santé, c’est un deal honnête!
Et si c’était rassurant, ce confinement? Signe d’une époque où on accorde davantage d’importance aux gens qu’à l’économie. Aujourd’hui, on prend soin de nos gamins et de nos aïeux. Demain, on prendra peut-être davantage soin de la planète qui les abrite.
Mélissa Meunier