Trouble d’acquisition de la coordination
Le trouble d’acquisition de la coordination (TAC) aussi appelé dyspraxie, se manifeste par des difficultés au niveau des habiletés motrices limitant l’enfant dans la réalisation de ses activités au quotidien. On dit souvent de ces enfants qu’ils sont malhabiles, maladroits ou que leurs mouvements sont peu coordonnés. Par exemple, l’enfant peut avoir tendance à se cogner, échapper des objets ou tomber et peut présenter un retard au niveau du développement des habiletés motrices lui permettant de faire de la bicyclette, lancer un ballon ou encore attacher ses boutons.
Les enfants ayant un TAC éprouvent de la difficulté à planifier, organiser, exécuter ou modifier une action motrice. En d’autres mots, l’enfant a de la difficulté à résoudre un problème relatif aux tâches motrices. L’apprentissage d’une nouvelle activité est donc plus complexe pour eux. Ils doivent déployer plus d’efforts et d’attention pour atteindre leurs objectifs.
Cette problématique a aussi des répercussions sur le comportement et les émotions de ces enfants. Il est possible que l’enfant montre un manque d’intérêt pour les activités motrices ou qu’il les évite en raison de l’effort qu’il doit fournir pour réussir. Certains enfants affectés par ce trouble ont une faible estime personnelle et ont tendance à s’isoler de leurs camarades étant donné les échecs vécus.
Difficultés de traitement de l’information sensorielle
Le traitement de l’information sensorielle, aussi appelé intégration sensorielle, fait référence au processus par lequel nos sens envoient de l’information provenant de notre environnement ou de notre corps à notre cerveau. Le cerveau analyse et organise l’information afin que le corps réagisse adéquatement.
Saviez-vous que le corps humain comporte 7 sens et non 5 ? Le système vestibulaire et la proprioception sont les deux sens dont on entend rarement parler.
Le système vestibulaire est le GPS du corps, c’est-à-dire qu’il nous permet de connaître la position de notre corps dans l’espace à partir de notre oreille interne. Ce sens nous permet de maintenir notre équilibre et d’avoir un bon tonus musculaire. Le système vestibulaire est sollicité lorsqu’on se balance, par exemple. Quant à la proprioception, ce sont nos muscles, nos articulations et nos os qui envoient de l’information à notre cerveau afin de connaître la position de chacune des parties de notre corps. Par exemple, la proprioception nous permet de monter les escaliers sans regarder nos pieds.
Comprendre les difficultés de modulation sensorielle
Le processus d’intégration sensorielle comprend la modulation sensorielle qui se rapporte à la capacité de traiter les informations provenant des sens à différents niveaux d’importance. En bas âge, l’enfant réagit fortement à tout type de stimuli, mais au cours de son développement, il apprendra à distinguer ce qui est essentiel de ce qui ne l’est pas.
Une difficulté de modulation sensorielle est présente lorsque la réponse aux stimuli est exagérée, trop fréquente ou lorsqu’elle est absente. Bien entendu, il est normal que chaque personne ait certaines particularités, par exemple ne pas tolérer certaines textures de vêtements, éviter les endroits très bruyants ou ne pas aimer certaines textures d’aliments. Par ailleurs, lorsque ces difficultés ont un impact sur le fonctionnement de l’enfant, il s’avère essentiel d’analyser davantage la situation. Trois profils sensoriels distincts peuvent amener des défis au quotidien:
Hypo réactivité
L’enfant est moins conscient des stimuli sensoriels que la plupart des gens. L’enfant est plutôt apathique, c’est-à-dire qu’il interagit peu avec son environnement. On dit que ces enfants sont très calmes. Par ailleurs, leur seuil de douleur est très bas, ce qui amène un risque de blessure plus élevé. Même si l’enfant se blesse sérieusement, il se peut qu’il ne pleure pas, car il ne sent pas la douleur.
Hyper réactivité
L’enfant réagit fortement, trop longtemps ou trop fréquemment aux stimuli sensoriels car il les perçoit comme étant agressants ou menaçants. L’enfant est donc plus irritable et est contrarié lors de stimulation sensorielle. Par exemple, l’enfant peut réagir fortement lorsqu’il y a beaucoup de bruit, lorsqu’il touche certaines textures (vêtements, aliments, etc.) ou encore lorsqu’il réalise une activité ou son corps bouge dans l’espace (se balancer, faire de la bicyclette, sauter sur un trampoline, tourner dans un manège, etc.).
La recherche sensorielle
L’enfant a besoin davantage de stimuli que la plupart des gens. Il bouge constamment, aime tomber, tourner, se balancer, foncer dans les choses, etc. L’enfant a parfois de la difficulté à attendre son tour, à se calmer et aime avoir le contrôle de la situation.
Il est important de se rappeler que chaque enfant a un profil particulier en ce qui a trait au traitement des sens. Il est donc primordial de bien le connaître afin d’adapter nos actions et l’environnement de l’enfant en conséquence. L’ergothérapeute est le professionnel de la santé qui se spécialise dans l’évaluation et l’intervention au plan sensoriel. Il évalue et analyse la problématique de l’enfant en considérant l’impact de ses difficultés sur son fonctionnement au quotidien.