La déglutition atypique, aussi appelée trouble orofacial myofonctionnel (TOM), fait référence à une façon d’avaler et de positionner sa langue qui n’est pas adéquate. L’individu présentant un TOM avale en exerçant une pression vers l’avant avec sa langue, soit sur les dents. Les professionnels de la santé dentaire peuvent également parler de propulsion linguale.
Il est important de noter que cette façon d’avaler en poussant la langue vers l’avant est normale en bas âge. En effet, les bébés et les jeunes enfants avalent tous en poussant la langue vers l’avant. Avec la croissance, la langue en vient à se positionner naturellement davantage vers le haut (sur les alvéoles, soit tout juste derrière les incisives supérieures). Cette maturité de la déglutition est généralement atteinte vers l’âge de 6-7 ans. Pour différentes raisons, il peut arriver que chez un individu, cette transition de la position de la langue vers les alvéoles ne se fasse pas. Ainsi, lorsque la langue est au repos, elle demeure en contact avec les dents plutôt que sur les alvéoles, et c’est également le cas lorsque la personne avale et parle (la personne peut parfois présenter un sigmatisme, soit le fameux «zozotement»).
Différentes causes peuvent expliquer le développement d’un TOM:
Ces facteurs, de par leur impact sur le bon positionnement de la langue, ont également un impact sur le développement des dents et de l’occlusion, du visage et de la mâchoire, ce qui peut entrainer des problématiques concomitantes.
Le dentiste et l’orthodontiste sont souvent les premiers professionnels qui identifient un TOM. En effet, pour pouvoir replacer les dents de l’individu à l’aide d’appareil, ceux-ci doivent s’assurer qu’il n’y a pas de déglutition atypique. Autrement, une fois les traitements d’orthodontie terminés, si rien n’est fait pour bien positionner la langue, celle-ci continuera de pousser sur les dents et les déplacera de nouveau.
De façon générale, une thérapie orthophonique pour le traitement d’un TOM n’est amorcée qu’à partir de l’âge de 8 ans. Il est parfois possible de le faire plus tôt, mais il faut alors s’assurer que l’enfant comprenne bien l’implication d’un suivi en orthophonie et soit motivé à s’impliquer. À l’inverse, il n’est jamais trop tard pour commencer une thérapie pour un TOM. Il est possible, dans certains cas, qu’après l’évaluation, l’orthophoniste juge qu’il est pertinent d’attendre avant de débuter le suivi, notamment s’il remarque des conditions médicales qui compromettent le succès du suivi (amygdales hypertrophiées, allergies, traitements orthodontiques qui empêchent de bien positionner la langue, etc.).