Vous êtes enceinte, vous avez vu ça sur le petit bâton. Et, probablement, pas très longtemps après, vous vous êtes mise à hurler dans votre tête: MAIS ÇA VEUT DIRE QUE JE VAIS DEVOIR ACCOUCHER (ou pas, si vous êtes de ces personnes zen, on vous félicite).
Bon. L’accouchement, c’est comme les légendes ou les rumeurs: il y en a de toutes sortes, des vraies, des fausses… pis des plus épeurantes que d’autres. Tout le monde a son histoire, et, quoi qu’il arrive, vous aurez la vôtre, qui sera personnelle, différente, et impossible à raconter objectivement.
Tout ce qu’on peut vous dire, c’est que ça devrait arriver entre 37 et 42 semaines (ou avant, dans les cas de bébés prématurés), qu’il y aura différentes étapes (latence, travail, poussée, expulsion du placenta et… se remettre de ses émotions) et que ça ne va pas durer une semaine. Il y a une panoplie de scénarios possibles et imaginables, d’un accouchement naturel en maison de naissance, à la maison ou à l’hôpital, à un accouchement avec péridurale et/ou pitocin pour accélerer le travail ou le démarrer. Normalement, des périodes intenses de contractions devraient s’alterner avec des moments de «répit» (on s’entend, c’est quand même pas un voyage dans le Sud, mais bon). Même si ce n’est pas toujours possible, l’idéal, c’est de ne pas trop ouvrir la porte à la panique et de tenter d’économiser vos énergies lors des périodes de repos pendant le travail.
L’accouchement est aussi un travail d’équipe. À moins d’accoucher seule dans une tempête de neige comme Émilie Bordeleau (mais t’sais, elle savait même pas ce que c’était les leggings et Netflix, vos vies sont radicalement différentes), que vous accouchiez en maison de naissance ou à l’hôpital, vous serez entourée. C’est pourquoi il est toujours bon d’avoir un plan de naissance. Mot étrange s’il en est un, parce que, bon, évidemment, on ne peut pas tout prévoir, le plan de naissance est un outil qui vous permet de communiquer par écrit (versus en hurlant et en sacrant pendant une contraction) votre scénario idéal d’accouchement à votre médecin, sage-femme et à l’équipe d’infirmières qui se relaiera autour de vous durant le travail. Ça peut éviter d’avoir à répondre à de nombreuses questions et ça vous permet de vous faire une idée sur comment vous aimeriez que le tout se passe… idéalement, s’entend. Bref, reposez-vous sur votre équipe pendant l’accouchement, acceptez l’aide offerte et oui, ouvrez la porte à la vulnérabilité. C’est correct, tout le monde comprend que vous vivez un moment, disons, exigeant. La pression ici est votre plus grand ennemi. Parce qu’être parfaite en accouchant, ça ne sert à rien du tout, c’est bien la seule certitude qu’on a.
Et, ça, c’est l’affaire que votre amie qui a vécu un scénario d’horreur ne vous a peut-être pas dit parce qu’elle l’a oublié, mais… il y a tout de même de beaux moments dans l’accouchement. Tentez d’en profiter. Parce qu’en bout de ligne, vous allez rencontrer une nouvelle personne qui a passé les neuf derniers mois dans votre ventre. Et, même si ce n’est pas l’état de grâce instantanément (c’est permis), ça risque de vous marquer et de provoquer chez vous une émotion, quelle qu’elle soit. Parmi toutes les choses de la vie qui sont potentiellement désagréables (une faillite, un déménagement, le trafic, les impôts et le ménage du frigo), l’accouchement est probablement celui qui offre la plus grande compensation en échange de tous les efforts fournis!