Il nous est tous déjà arrivé, étant jeunes, d’avoir été victimes de moqueries de la part d’un ou de plusieurs autres enfants, et de nous-même s’être moqué d’une autre personne. Cela est normal, ça fait partie du développement des habiletés sociales chez les enfants. Toutefois, lorsque des paroles ou des gestes blessants deviennent répétitifs, nous parlons d’intimidation.
Il y a trois rôles qu’un enfant puisse incarner dans une situation d’intimidation: l’agresseur, il la victime et le témoin. L’agresseur est celui qui commet les gestes ou dit les paroles. Il peut être accompagné de d’autres agresseurs. Il est généralement connu pour avoir de la difficulté à gérer ses émotions et se retrouver en situation de conflits de façon régulière. La victime est celle à qui sont destinés les gestes ou les paroles. Une personne intimidée peut paraître anxieuse et/ou déprimée à l’idée de se rendre à l’école, et peut montrer parfois des difficultés comportementales (absentéisme, refus d’obtempérer, ne fait pas ses devoirs, chute des résultats scolaires, etc.). Finalement, le témoin peut avoir vu ou entendu une situation d’intimidation. Il tient un rôle majeur dans la lutte contre l’intimidation. S’il hésite à dénoncer la situation, un ado peut questionner subtilement un adulte afin de voir sa réaction et les conseils qu’il va lui donner. Il est primordial d’encourager le jeune à dénoncer la situation, et à l’aider à le faire au besoin. À noter qu’il n’est pas rare de voir une victime devenir elle-même un agresseur.
Les situations d’intimidation peuvent prendre plusieurs formes: de la violence psychologique (paroles blessantes, menaces, fausses rumeurs, gestes déplacés, chantage, etc.) et de la violence physique (donner des coups, faire trébucher, etc.). L’intimidation peut aussi être vécue sous forme de discrimination ou d’exclusion volontaire d’un groupe.
Les moyens utilisés pour intimider sont de plus en plus nombreux grâce aux technologies d’aujourd’hui, tels que les textos et réseaux sociaux. De plus, il peut sembler plus facile pour un agresseur d’intimider sa victime de derrière un écran; ce n’est toutefois pas moins dommageable pour la victime.
Si votre enfant est victime d’intimidation, la situation doit être dénoncée le plus rapidement possible. Si l’intimidation est vécue via les réseaux sociaux, il est important de garder en mémoire les preuves écrites. S’il y a des témoins, ils pourront être rencontrés par les autorités responsables de gérer la situation. Les écoles se doivent d’avoir un protocole de lutte contre l’intimidation, donc peuvent appliquer des conséquences aux agresseurs si la situation se déroule à l’école. Toutefois, si l’intimidation se déroule ailleurs, les intervenants peuvent rencontrer les jeunes afin de régler la situation, mais ne pourront peut-être pas émettre des conséquences. Dans ce cas, il est possible de vous renseigner au service de police de votre municipalité afin de voir les mesures qui pourraient être prises.
Si votre enfant est victime d’intimidation, il est possible qu’il ait besoin d’apprendre à s’affirmer et à développer son estime de lui-même. Dans ce cas, n’hésitez pas à demander de l’aide professionnelle à l’école afin qu’il puisse gérer adéquatement des situations semblables dans le futur. Laissez votre enfant garder le contrôle de ses appareils électroniques, il apprendra par lui-même à respecter ses propres limites et à vous communiquer son besoin s’il y a lieu.
Si votre enfant est un agresseur, il est primordial de lui faire comprendre que vous n’acceptez pas les gestes qu’il a commis. Il serait important de lui rappeler les conséquences que l’intimidation peut avoir sur les victimes (stress/anxiété, présence d’idéations suicidaires, etc.). Évidemment, un geste réparateur devrait être posé envers la ou les victimes. En tant que parent, c’est à vous de voir les conséquences logiques qui pourraient être mises en place suite à ces évènements (diminution du temps passé sur les réseaux sociaux, accès au cellulaire de votre enfant, etc.).
Si votre enfant est témoin d’une situation d’intimidation, il est important qu’il la dénonce à un adulte. Vous pouvez contacter son milieu scolaire afin de mettre les personnes responsables au courant de la situation. Si votre enfant n’agit pas, il pourrait être considéré comme complice de la situation.