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Les petits poissons dans l’eau…

Il suffit de jeter un œil aux succès du cinéma pour enfants pour se rendre compte de la place que les océans occupent dans leur imaginaire : Le monde de Nemo, Vaiana, la Légende du bout du monde et, pour les plus grand·es, Aquaman. Ces films leur font part d’un monde étrange et majestueux, peuplé de créatures extraordinaires qui attisent leur curiosité, un monde fantasmé exempt de toute pollution.

Les petits poissons dans l’eau… Vie de Parents

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Car ce que ces films ne montrent pas, en revanche, c’est l’impact que les activités humaines ont sur les océans : surpêche, extraction pétrolière et minière, pollution plastique… Or, nos enfants ont bien conscience de l’état du monde dans lequel ils et elles grandissent et sont pour la plupart déjà très impliqué·es à leur échelle pour tenter de faire une différence. Alors, comment pouvons-nous les aider en tant que parents?

Tout d’abord, en leur disant la vérité. Les océans ne vont pas bien. Ils sont surexploités et pollués par les déchets plastiques et la vie marine en paie le prix fort. La bonne nouvelle, c’est que nous avons collectivement le pouvoir de remédier à la situation. À travers nos choix de consommation, d’une part, et nos pressions auprès des pouvoirs politiques et corporatifs d’autre part.

Devenez des consomm’actrices et consomm’acteurs

Prenons l’exemple de la surpêche. Le plus récent rapport sur les réserves halieutiques mondiales évaluées par la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) fait état d’un constat alarmant : 61 % des stocks de poissons de mer ayant une importance commerciale dans le monde sont pleinement exploités, 29 % sont surexploités, et 90 % des stocks des grands poissons prédateurs sont épuisés. En tant que consommateur et consommatrice, notre rôle est capital, puisque certains produits de la mer que nous achetons proviennent directement de pratiques destructrices pour l’environnement marin.

Les enseignes de la grande distribution sont particulièrement sensibles aux comportements de leur clientèle. Si celle-ci privilégie les produits de la mer issus de pêches responsables, les supermarchés n’auront d’autre choix que de se tourner vers ces produits. Jetez un œil à notre guide de consommation responsable, regardez les étiquettes et posez des questions sur la méthode de pêche, la zone de prise et la provenance lors de votre prochaine visite à l’épicerie ou à la poissonnerie.

L’aquaculture, une solution?

Vous aurez peut-être envie de vous tourner vers les poissons d’élevages. Mais l’aquaculture est-elle une solution? Pas exactement. Nourrir les poissons d’élevage nécessite de grandes quantités de poissons sauvages. Par exemple, pour 1 kg de saumon, de bar ou de daurade d’élevage, il faut 4 kg de farine de poissons sauvages (hareng, sardine ou maquereau). Ce chiffre passe à 15 ou 20 kg pour 1 kg de thon rouge d’élevage.

D’autre part, l’élevage de poissons produit une quantité énorme de déchets, nécessite l’utilisation massive d’antibiotiques, et certains élevages de crevettes sont responsables de la disparition d’écosystèmes fragiles comme les mangroves en Asie et en Amérique du Sud.

Noyé·es sous le plastique

L’autre grande menace pour la vie marine est désormais connue et bien documentée : la pollution par les plastiques. Il est estimé que nous rejetons chaque année 8 millions de tonnes de déchets plastiques dans les océans. C’est l’équivalent d’un camion à ordure rempli de déchets plastiques… chaque minute! Or aujourd’hui, nous savons que le recyclage ne viendra jamais à bout de la production de plastique jetable. Au Canada, seulement 9 % du plastique prend le chemin des filières de recyclage.

Heureusement, sur ce sujet, petit·es et grand·es sont de plus en plus mobilisé·es. On ne compte plus le nombre d’initiatives scolaires visant à réduire à la source l’utilisation du plastique à usage unique, et c’est réellement encourageant de voir une telle évolution des mentalités. En à peine trois ans, le plastique est devenu pour beaucoup l’ennemi numéro un, et les solutions pour s’en passer fleurissent. Mais attention aux fausses solutions qui nous maintiennent dans la culture du jetable, comme les bioplastiques ou l’utilisation du papier, qui ne font que déplacer le problème.

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Réduire la pollution plastique à la source

Si nous voulons aider nos enfants dans cette croisade contre le plastique jetable et réellement faire une différence à la maison, c’est vers le réutilisable que nos sociétés doivent se tourner. Le vrac, la consigne et les systèmes de remplissages multiples sont déjà des options offertes par certains magasins dans la plupart des villes du Québec et du Canada. Mais tout le monde n’a pas la chance d’y avoir accès. C’est là que, collectivement, nous pouvons jouer un rôle. En faisant pression sur les supermarchés pour qu’ils cessent de suremballer et fassent à leur tour pression sur leurs fournisseurs, nous pouvons accélérer le mouvement vers une société « déplastiquée » et faire en sorte que nos expériences d’achat soient moins génératrices de déchets.

Nous devons aussi reprendre l’habitude (ou retrouver!) le plaisir de cuisiner des produits frais, locaux et de saison, de faire des collations maison et, pourquoi pas, d’inclure davantage de protéines végétales pour diminuer la pression que nous mettons sur les océans.

Marie-Christine Fiset
Greenpeace

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