Vous avez pensé à tout : la meilleure école, un quartier sécuritaire, des loisirs variés, de saines habitudes alimentaires… bref, vous avez fait votre gros possible et, avouons-le, votre progéniture est vraiment bien partie!
Les journées de votre amour se passent à merveille, il a des amis, aime son enseignant, a de bons résultats scolaires. Tout va bien, ou comme cela peut aller dans n’importe quelle famille occupée! Mais voilà qu’un bon jour, BANG, votre enfant vous annonce quelque chose qui sème une graine de panique dans votre esprit. Il se trouve gros.
Gros, avec toute la lourdeur de sens que ce terme revêt en 2017 dans cette société obnubilée par le paraître, la minceur, la quête du corps parfait. Vous-même (soyez franc), vous faites plusieurs efforts afin d’éloigner ces bourrelets disgracieux qui sont de moins en moins faciles à perdre avec les années. Revenons à votre amour. Celui qui commence à se regarder de côté dans le miroir (comme maman?) afin d’évaluer la grosseur de son ventre. Ce ventre qui, autrefois, faisait sa fierté quand il était bien rempli et qu’on lui faisait des Prout dessus! Ce ventre-là. Il ne l’aime plus.
Que fait-on, parents que nous sommes, lorsque notre enfant se trouve gros?
1. Il est important d’être à l’écoute de ce que ressent votre enfant. Il vous fait confiance en vous le partageant. Demandez-lui pourquoi il dit cela, et s’il a reçu un commentaire de la part d’une personne. De cette façon, votre enfant saura qu’il est entendu. Demandez-lui ce qu’il en pense réellement, car certains enfants répètent ce qu’on leur a dit sans trouver que c’est vrai! Se sent-il bien dans son corps? Aime-t-il son corps? Pourquoi? L’heure est aux questionnements ;
2. Le ventre et les cuisses sont LES parties du corps qui sont à l’origine de bien des tourments… chez petits et grands. Certaines familles ont des cuisses plus fortes (ça court très vite des cuisses fortes!) ou un ventre plus arrondi. Cela fait partie de la diversité corporelle. Comme la couleur des cheveux. Faites des parallèles avec des membres de la famille ou amis qui ont des différences, mais qui s’en enorgueillissent ;
3. Et vous? Êtes-vous préoccupé par votre poids? Il est bien connu que les enfants imitent…la relation qu’ils ont avec leur corps aussi. J’ai souvent rencontré des parents très bien intentionnés «mettre en garde» leur enfant en lui imposant des restrictions alimentaires (du genre pas de dessert, c’est engraissant…) dans le but de les PROTÉGER du surpoids. Il faut leur inculquer de saines habitudes alimentaires, certes, mais un rapport harmonieux avec leur corps aussi, SVP ;
4. On lui dit qu’on va l’aider à perdre son ventre? Oh là là, faites attention! Sans lui confirmer qu’il doit perdre du ventre, vous pourriez lui proposer de rencontrer quelqu’un (un(e) nutritionniste habileté(e) à travailler avec les jeunes) afin de discuter de cela avec lui. Au risque de me répéter, le poids, c’est une chose, mais son image corporelle, c’est au moins aussi important, surtout à cet âge! Choisissez un professionnel qui partage vos valeurs et qui guidera votre jeune vers une saine image corporelle et des comportements alimentaires sains. Faites vos recherches ;
5. Et finalement, que faire si votre enfant n’est VRAIMENT pas en surpoids? Pourrait-il souffrir d’un trouble du comportement alimentaire? Je vous invite à garder l’œil et les oreilles ouverts afin de détecter le moindre changement dans les habitudes alimentaires ou routine sportive de votre enfant. Inutile de sonner l’alarme, mais il ne faut pas prendre un commentaire sur le poids à la légère. Au besoin, renseignez-vous à votre médecin de famille.
Enfin, le développement d’une saine image corporelle est essentiel pour l’estime de soi, en particulier chez les enfants et les adolescents. Plusieurs pensent à tort que seuls les parents des filles seront confrontés à de tels questionnements, mais c’est on-ne-peut-plus faux. Les garçons, bien que parfois moins volubiles sur la question, sont autant préoccupés par leur apparence. Mon conseil ultime…THE ONE à retenir? Soyez l’exemple. Soyez positif par rapport à votre corps. Ne parlez pas du poids des autres. On s’en fout. Mangez sainement, bougez…pour le plaisir, le bien-être qu’on ressent plutôt que pour « garder la ligne »!