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COVID-19 : 3 raisons pour réduire le recours aux punitions en ce temps de crise

Autant il est important d’établir un cadre clair et de le maintenir fermement; autant l’utilisation quotidienne de punitions conduisent à l’échec du maintien du cadre familiale établi…

Paradoxal?

Pas vraiment!

En réalité, tout s’explique si on sait faire la DIFFÉRENCE entre les PUNITIONS, les CONSÉQUENCES et le RETRAIT. (voir le tableau)

3 RAISONS POUR PRIVILÉGIER LES CONSÉQUENCES PLUTÔT QUE LES PUNITIONS :

Les punitions engendrent des LUTTES DE POUVOIR entre parents et enfants, ce qui ALIMENTE L’OPPOSITION chez l’enfant et par conséquent, provoquera davantage de crises, donc davantage de punitions, et ainsi de suite… On entre alors dans un CERCLE VICIEUX duquel il devient difficile de s’extraire.
Les punitions peuvent miner la CRÉDIBILITÉ DE L’AUTORITÉ PARENTALE, surtout si elles sont DÉMESURÉES, SURUTILISÉES et accompagnées de manifestations de COLÈRE des parents. Elles ne devraient être utilisées qu’avec parcimonie, par exemple pour répondre à l’utilisation de la violence verbale ou physique d’un enfant.
Les punitions fréquentes contribuent à la DÉTÉRIORATION DE LA RELATION parent-enfant. Moins il y a de CONFIANCE, moins il y aura de COLLABORATION de la part du jeune… Et est-il nécessaire de rappeler qu’en cette période de confinement, nous désirons avoir la collaboration de nos jeunes…

	Punition	Conséquence	Retrait Publicité
Définition	Mesure de répression provoquant le déplaisir chez l’enfant.	Mesure de conscientisation des répercussions des comportements de l’enfant.	Période d’isolement pour favoriser un retour au calme.
Lien entre la mesure corrective et le comportement de l’enfant	La punition n’a pas de lien évident avec le comportement de l’enfant. Elle est utilisée pour associer une émotion désagréable avec un comportement de l’enfant et ainsi, réduire les risques de récidive.	La conséquence a un lien direct avec le comportement de l’enfant. Elle est utilisée pour permettre à l’enfant d’assumer les répercussions de ses actes et favoriser l’apprentissage du comportement recherché.	Le retrait est lié à l’état émotif de l’enfant. Il est utilisé pour prévenir et/ou contenir les débordements émotifs.
L’objectif visé	L’objectif principal est de déplaire à l’enfant pour qu’il ne recommence plus. La punition vise l’obéissance de l’enfant.	L’objectif principal est de permettre à l’enfant de faire l’apprentissage du comportement à adopter. La conséquence vise la responsabilisation et l’apprentissage de l’autonomie.	L’objectif est de permettre à l’enfant de retrouver son calme et favoriser l’introspection. Le retrait vise le retour de la collaboration de l’enfant.
Perception de l’enfant par les parents	L’enfant est perçu comme un fautif.	L’enfant est perçu comme un apprenant.	L’enfant est perçu comme un apprenant.
Répercussions sur l’estime de soi de l’enfant	Les punitions répétées engendrent une perte d’estime de soi. Elles donnent à l’enfant l’impression d’être méchant, d’être une mauvaise personne et engendrent un sentiment de culpabilité.	Les conséquences favorisent l’introspection et la responsabilisation. L’estime de soi est préservée puisque l’enfant a la possibilité de se racheter, se corriger.	Les retraits permettent à l’enfant de retrouver son calme et réduisent ainsi les actes ou paroles que l’enfant aurait pu avoir en situation de débordement émotif et qu’il aurait probablement regretté par la suite. Ainsi, les retraits favorisent la préservation de l’estime de soi.
Répercussions sur la relation parent-enfant	Les punitions peuvent engendrer l’affaiblissement de la relation parent-enfant si elles sont fréquemment accompagnées d’une grande charge émotive colérique.	Elles ne minent pas la relation parent-enfant puisque le parent accompagne l’enfant dans un apprentissage.	Les retraits permettent de protéger la relation parent-enfant en réduisant les possibilités de paroles blessantes.

Types de conséquences Les conséquences sont à privilégier puisqu’elles permettent à l’enfant de SE RESPONSABILISER FACE À SES ACTES. Les conséquences permettent de FAIRE DES APPRENTISSAGES et non seulement d’obéir bêtement.
Conséquence naturelle	Conséquence Logique	Conséquence réparatrice	Conséquence éducative	Conséquence créative
Les conséquences s’imposent naturellement, sans intervention des parents.	Ces conséquences sont imposées par les parents et font suite à une transmission des règles préalablement établies.	Ce type de conséquence permet à l’enfant de réparer une erreur.	Ces conséquences permettent à l’enfant de faire l’apprentissage du comportement adéquat à adopter.	L’objectif est de trouver une conséquence qui enseigne au lieu de punir.
Lorsque l’enfant refuse de s’habiller convenablement selon la température, il a froid.	Lorsque l’enfant rentre 30 minutes en retard, il devra rentrer 30 minutes plus tôt le lendemain. Si l’enfant prend trop de temps pour se préparer à se coucher, il n’y aura plus assez de temps pour lire une histoire.	Lorsque l’enfant fait un dégât, il nettoie par lui-même. S’il brise un objet, il le répare.	Lorsque l’enfant fait une crise en partant du parc, il n’y retourne pas le lendemain. Le parent lui enseigne le comportement adéquat et attendu pour la prochaine sortie au parc.	Lorsqu’un enfant oublie quelque chose quelque part, le parent retourne le chercher, mais puisque ça lui demande du temps, l’enfant doit donner du temps au parent (par exemple, en accomplissant une tâche ménagère).
Les parents peuvent faire remarquer le résultat probable du comportement, mais ensuite ils laissent l’enfant assumer les conséquences de ses choix. Ce type de conséquence ne doit pas être utilisé s’il y a un réel danger (risque pour sa sécurité) ou si les conséquences naturelles sont trop éloignées dans le temps (ne pas se brosser les dents et avoir des caries).	L’objectif est que l’enfant fasse le lien entre son comportement et les résultats qui s’en suivent. La conséquence doit être juste et raisonnable, mais aussi connue et comprise par l’enfant.	Les enfants apprécient généralement ce type de conséquence. Les parents peuvent encourager et aider l’enfant (selon l’âge) à effectuer le geste réparateur.	Le parent doit bien modéliser le comportement attendu et le faire pratiquer à l’enfant au besoin. Plus l’enfant est jeune, plus il peut avoir besoin de modéliser le comportement attendu (faire des jeux de rôles, des mises en scène, etc.)	Ces conséquences visent à faire prendre conscience à l’enfant des répercussions de ses actes sur les autres et le responsabiliser davantage.