Vous vous doutez que votre ado est homosexuel ou bisexuel, vous remarquez des signes, mais vous ne savez pas comment aborder le sujet avec lui ; c’est effectivement un sujet délicat, mais une discussion avec lui concernant cet aspect important de sa vie est généralement bénéfique pour son développement sexuel.
Il faut aborder le sujet avec une grande ouverture d’esprit et sans jugement, sans confrontation. La réaction de votre enfant ne sera peut-être pas celle à laquelle vous vous attendiez, mais vous aurez au moins ouvert une porte qu’il pourra utiliser dans quelques semaines, voire même quelques mois. Il se peut que vous ayez observé des indices qui vous permettent de croire que votre ado n’est pas hétérosexuel, mais il se peut aussi que votre enfant soit en pleine période d’exploration et d’affirmation, et qu’il ne soit pas prêt à en discuter, car il ne s’assume pas complètement pour l’instant. C’est un processus psychosexuel très important, et votre enfant doit y aller à son rythme.
Pour ce genre de discussion, comme pour tous les sujets délicats, il est idéal de choisir le moment où vous amorcerez la discussion. Assurez-vous d’être seul avec votre enfant. Selon votre situation, réfléchissez à la nécessité que les deux parents soient présents. Votre ado peut se sentir plus à l’aise avec l’un des deux parents pour discuter, faites donc en sorte de lui faciliter la tâche. Le parent qui ne sera pas présent ne doit pas se sentir exclu, au contraire. Il contribue au bien-être de son enfant, et à ce que sa « sortie du placard » si elle en est une, soit la plus positive et aisée possible.
Vous n’êtes pas obligés d’organiser une rencontre au sommet digne du G7, seulement choisir un moment où tout le monde semble disponible à la discussion (pas devant un téléphone ou suite à un conflit par exemple). Il se peut fort bien que votre ado vous dise qu’il est hétérosexuel, et que vous n’avez pas à vous inquiéter à ce sujet. Respectez sa réponse, mais portez attention à votre réaction. Certains parents pousseront un soupir de soulagement ou lâcheront un beau « fiou! On l’a échappé belle! » bien placé. Si votre enfant vous a menti, par choix ou parce qu’il ne s’accepte pas encore lui-même, vous venez de lui confirmer que vous aviez une préférence et des attentes envers lui, et que s’il a une orientation sexuelle autre qu’hétérosexuelle, il ne rencontrera pas ces attentes et cela pourrait compliquer encore plus son « coming out ».
Les personnes qui ne sont pas hétérosexuelles [communément appelées LGBTQ+ [(lesbiennes, gaies, bisexuelles, transsexuelles, queer, deux-esprits, intersexes ou alliées)] sont généralement plus à risque de développer des troubles de santé mentale, tels que la dépression et l’anxiété, parce qu’elles doivent vivre avec les préjugés de la société sur leurs épaules. Bien que moins visibles qu’il y a plusieurs années, ces préjugés sont encore bien présents. Même si, au niveau familial, l’acceptation se passe à merveille, il reste qu’au niveau social, votre ado risque de mener un combat qui durera toute sa vie. C’est pourquoi il est important de démontrer une ouverture d’esprit et une attitude positive face à votre enfant, peu importe son orientation sexuelle. Le support des parents dans cette facette de sa vie peut le protéger de plusieurs facteurs de risque en lien avec le développement de troubles de santé mentale.
Finalement, si votre ado fait son « coming out » auprès de vous, il est très important de respecter ses demandes en lien avec celui-ci. Le processus d’acceptation et d’affirmation implique parfois que des personnes soient dans le secret pendant quelques temps, et il faut respecter cela.
Par Fannie Robert - 21 octobre 2017
Depuis plusieurs années, l’orientation sexuelle est un sujet de plus en plus discuté ouvertement, que ce soit chez les adolescents...
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