2020 est une année qui ne sera pas oubliée de sitôt. Nous vivons définitivement une situation inédite. Comme vous, je m’inquiète pour la santé et la sécurité de mes ami·es, ma famille, mes collègues et des plus fragiles d’entre nous. Comme vous, probablement, je scanne les nouvelles beaucoup trop souvent, avec un goût étrange en bouche. Et, probablement, comme certain·es d’entre-vous, mon coeur a sauté un battement quand j’ai appris que les écoles et les garderies resteraient fermées au moins jusqu’au 1er mai.
Les périodes de crise ont toujours eu le propre de mettre en évidence les inégalités systémiques. La pandémie que nous vivons présentement n’en fait malheureusement pas exception. Il est plus facile pour certain·es de faire face à cette crise que pour d’autres. Ce n’est pas tout le monde qui peut travailler de la maison, ce n’est pas tout le monde qui a des horaires flexibles, ce n’est pas tout le monde qui bénéficie de congés de maladie payés, et ce ne sont là que quelques exemples évidents.
Par contre, dans tout le brouhaha que cette crise amène, on ne peut passer sous silence la prise de conscience et la mobilisation mondiale qui prend forme devant nos yeux, nous démontrant que tout est possible. Force est de constater que nos sociétés sont capables de s’adapter, de s’entraider et de changer.
Et que dire de cet élan d’altruisme et de générosité dont nous pouvons maintenant témoigner? Avez-vous vu par exemple le mouvement « Quarantaine Solidaire » où des personnes offrent leur aide et leur soutien à des gens dans le besoin? C’est le genre de chose qui m’emplit d’espoir parce que, soyons honnêtes… c’est précisément cette aptitude à la bienveillance qui nous aidera à surmonter la crise actuelle ainsi que la crise climatique. Dans les deux cas, nous aurons besoin de la participation de toutes et tous.
Ce qui m’amène à penser à la résilience dont nous faisons toutes et tous preuve présentement. Tous les aspects de notre quotidien ont été bouleversés par cette crise, notre économie n’y échappant pas non plus. Mais le propre de la résilience est d’être capable de rebondir, de prendre un nouveau départ. Il peut sembler déplacé de parler d’économie ici, en plein coeur de cette pandémie, mais, en fait, nos gouvernements travaillent déjà à des plans de relance. Et j’espère que nous ferons preuve de résilience sans demi-mesure, d’audace et de créativité.
Il serait facile pour nos gouvernements de sauver une fois de plus l’industrie des combustibles fossiles afin de la remettre à flot, comme ce fut le cas lors du krach économique de 2008. Mais ce n’est pas ce dont nous avons besoin. Nous devrions plutôt aider les travailleuses et les travailleurs et lancer un plan de relance sobre en carbone. La Covid-19 pourrait nous servir de tremplin vers une société meilleure, basée sur la gratuité des soins de santé pour toutes et tous, des conditions de travail équitables et un meilleur filet social. En bref, une société où nous prenons vraiment soin les un·es des autres et de la seule planète Terre que nous ayons.
Aidez-nous à rappeler à M. Trudeau la nécessité de prendre des mesures qui nous aideront toutes et tous, et non une industrie polluante en déclin qui, encore à ce jour, met l’avenir de nos enfants en péril.