BLOGUE
La parentalité inversée
Te voilà parent pour la deuxième fois, seulement cette fois personne te félicite. Cette fois tu ne l’as pas vu venir et pas un film de Disney t’aura préparé non plus, même pas la chanson du roi lion… Tu sais laquelle.
Toi l’enfant qui prend en charge son parent en fin de vie, toi qui inverse les rôles spontanément tant d’années plus tard en te disant que c’est un peu comme une dette que tu dois régler, le retour du balancier familial.
Tu avais fini avec les couches, les bains et les crises incohérentes à gérer. Bref ta vie de parent se plaçait à merveille et te voilà parent pour une deuxième fois, une adoption forcé, disons adoption inversé. Tu avais fini les défis qu’apportent un bébé et te voilà responsable d’un humain à nouveau, seulement celui ci n’est pas un bébé, mais aussi fragile et en besoin d’attention que ton premier.
Tu vas voir comment le temps finalement se distortione, n’en déplaise à Einstein ou à quiconque te dira que le temps est linéaire, tu sais qu’une heure quand la vie de ton parent te file entre les doigts et sous les yeux ne se compte plus en 60 minutes, mais en interminable calvaire et pourtant tu ne changerais pas de place avec qui que ce soit, ne t’éloignerais pas pour ne rien manquer de ces derniers moments.
Sous peu tu placeras sous terre ceux qui t’ont mit au monde et les yeux pleins d’eau la confrontation sera aussi frappante. Tu réaliseras que ton sablier aussi est en fonction et qu’il en reste moins en avant qu’en arrière.
Tu regarderas les yeux de ton enfant et tu entendras parmi le vent le refrain: it’s the circle of life and it moves us all.
Louis.
Rédaction :
Louis.
Mise à jour : 6 septembre 2022
Partagez cet article