ARTICLE
Jouer en toute simplicité
Avant de vous parler de simplicité, faisons un petit détour par mon passé d’étudiante. Cégep Lionel-Groulx, 2007 : je suis étudiante et, dans mon cours de méthodologie de la recherche, je décide de faire un travail sur l’organisation des centres des petites enfances et du soutien offert aux garderies en milieu familial. Armée de mes questions et d’un petit enregistreur, je vais rencontrer la directrice d’un CPE, responsable de la coordination des garderies en milieux familiaux membre de leur CPE, dans la région de Laval. Elle m’a parlé de leurs responsabilités envers les CPE qu’elles supervisaient, et j’ai été très agréablement surprise d’apprendre que les femmes qui tenaient des garderies à domicile recevaient la visite d’une coordonnatrice de CPE à l’occasion afin de parler de pratiques éducatives.
Quel est le rapport avec la simplicité? Attendez, ça s’en vient!
Suite à mon entrevue, elle m’a parlé d’une gentille dame qui avait sa petite garderie en milieu familial, dans laquelle ne se trouvait… aucun jouet.
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Aucun jouet?!
Dur à croire hein? Avant que vous appeliez la DPJ et imaginiez la pire garderie du monde, je vous rassure : elle en avait, des jouets, mais pas ceux auxquels vous pensez.
Il se trouve que cette dame passait plutôt ses journées assise au sol en compagnie des enfants à discuter, dessiner, imaginer des mondes magiques… et que son sous-sol (où se trouvait la garderie) était rempli de boîtes de cartons, de sacs d’épicerie, de bouteilles de shampoing vides (lavées et rincées, il va sans dire) et de crayons de toutes les couleurs.
Estomaquée devant l’audace (et le caractère écolo) de cette garderie, j’ai demandé à mon interviewée comment les enfants réagissaient devant cette nouvelle approche. Elle m’a répondu que ces enfants étaient « les enfants les plus créatifs et animés » qu’elle n’a jamais rencontrés.
Ça peut avoir l’air anodin, et même un peu grano, mais cette anecdote m’a marquée, et elle me rappelle, encore aujourd’hui, que rien ne peut remplacer la proximité, la chaleur humaine et que la créativité des enfants est tellement vaste! Oui, il existe de bons jouets pour contribuer è leur développement moteur et pour les stimuler, mais tout comme nous, je crois que les enfants ont parfois besoin d’une pause et de simplicité pour que leur esprit vagabonde librement. Ce que certains peuvent trouver « vide » est plutôt, pour eux, un monde de possibilités qui les aident à développer leur autonomie, leur créativité et leur indépendance. Et, jouets pas jouets, prendre le temps de s’asseoir tranquillement avec eux, c’est leur offrir le plus beau cadeau qui soit : la considération.
Vous avez envie d’essayer, mais ne savez pas par où commencer? Voici quelques trucs qui fonctionnent par chez nous!
Une bouteille de shampoing vide (et bien rincée!) peut servir à jouer à se laver les cheveux, à en faire sortir de l’air pour chatouiller tout partout!
Une boîte d’aliment en carton vide peut servir à jouer à l’épicerie ou à prendre un repas ensemble. Vous pouvez aussi dessiner dessus ou analyser les images qui se trouvent sur la boîte, pour décrire ce que ça goûte.
Les boîtes de carton sont vos meilleurs alliés, il ne faut jamais les jeter! On peut en faire des châteaux, des robots, des cachettes.
Les sacs de carton aussi prennent de multiples formes : jouer à l’épicerie, les transformer en chapeau, faire des bricolages, dessiner dessus…
Toutes les idées sont bonnes! L’important, c’est de garder en tête que passer du temps ensemble et trouver des façons de s’amuser avec tout ce qui nous entoure déjà vaut tous les nouveaux jouets du monde!
Thalie Cadieux, bachelière en psychoéducation