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La démarche chez l’enfant

Pour bon nombre de parents, la démarche de leurs enfants est source de questionnement. Dès leurs premiers pas, nous devenons témoins de l’amélioration de leur mobilité et sommes fiers de les voir jouir d’une toute nouvelle liberté. Néanmoins, des proches pourraient observer certaines anomalies. Que ce soit une éducatrice qui mentionne que quelque chose ne va pas, une grand-maman qui se rappelle que le papa a eu des attelles ou le résultat de la recherche Internet d’un parent paniqué pour trouver une explication immédiate, tout peut devenir source d’inquiétude.

Mais qu’en est-il vraiment? Qu’est ce qui est normal? Qu’est-ce qui ne l’est pas?

On sait qu’habituellement, les premiers pas de bébé sont observés vers l’âge de 12 mois ; il s’agit bien sûr d’une moyenne. Alors, faut-il s’inquiéter que notre petit amour ne marche pas à l’âge de 14 mois alors que ses cousins marchent depuis l’âge de 10 mois? Si l’enfant présente un développement « normal » et qu’il progresse bien en général, il ne faut pas s’inquiéter trop rapidement. Il est néanmoins possible qu’un environnement facilitant une plus grande liberté de mouvement chez l’enfant puisse contribuer, entre autres, à ce qu’un bébé tente de marcher plus vite.

Fait intéressant : il n’y a pas d’avantage connu à ce qu’un enfant marche plus tôt qu’un autre! D’autre part, débuter à marcher plus rapidement n’est pas le reflet des habilités intellectuelles ou sportives futures de votre enfant. Il marchera tout simplement lorsqu’il sera prêt à marcher.

Les spécialistes ne s’entendent pas tous sur l’âge exact auquel nous devrions consulter concernant un enfant qui nous semble présenter un retard. Certains mentionnent 15 mois, d’autres vont jusqu’à 18 mois. Une faiblesse musculaire au niveau des jambes, un retard développemental ou un trouble de nature neurologique ne sont que quelques exemples pouvant expliquer un retard dans le début de la marche de l’enfant.

Voici toutefois quelques observations générales qui devraient vous diriger vers une consultation :

-votre enfant trébuche, est maladroit ou a de la difficulté à suivre les autres enfants lors des activités quotidiennes ou sportives ;

-votre enfant marche sur la pointe des pieds ;

-des déviations osseuses apparentes et/ou qui l’incommodent ;

-des chevilles tournées vers l’intérieur ;

-une démarche interne ;

-des arches plantaires affaissées ;

-symptômes s’apparentant à des douleurs de croissance (votre enfant demande à se faire prendre dans vos bras régulièrement ; il demande à s’asseoir plus rapidement ou se réveille la nuit, car il a mal).

Lorsque de telles situations se présentent, une consultation de type « évaluation biomécanique » est recommandée, et ce, plus tôt que tard. Un podiatre fera l’évaluation de votre enfant en positions assise et statique ainsi qu’une analyse dynamique afin d’évaluer sa démarche. Différentes options de traitements peuvent être alors proposées pour l’enfant. L’orthèse plantaire est l’une d’entre elles, mais pas la seule.

Il est également très pertinent d’apporter les chaussures de votre enfant lors d’une telle consultation. Celles-ci peuvent être un bon indicateur d’une anomalie quelconque si elles présentent une usure prématurée, par exemple.

En tant que podiatre et maman, je suis d’avis qu’il n’est pas normal pour un enfant de souffrir de maux de jambes ou de maux de pieds en général ou lors de la pratique d’activités sportives. Comme parents, nous sommes souvent les premiers témoins des différentes pathologies ou conditions particulières chez notre enfant. N’hésitez donc pas à consulter rapidement, à poser des questions à un spécialiste pour être bien informés des possibilités de traitement ou de solutions pour votre tout-petit. Comme professionnelle de la santé, je suis d’avis qu’un parent se doit d’être bien informé pour bien comprendre la condition de son enfant. Votre podiatre est la personne toute indiquée pour répondre à vos interrogations ; il a le souci du bon développement de votre enfant!